Pour la première fois en France, un homme - un enseignant père de 6 enfants - se voit accorder pour sa retraite la majoration de durée d'assurance (MDA) jusqu'ici réservée aux femmes ayant eu au moins un enfant.
Cette mesure consistant à accorder aux mères un bonus de deux ans par enfant a été mise en place en 1971 pour compenser l'écart des retraites perçues entre les hommes et les femmes. Parce que leurs salaires sont plus bas et leur carrière fragilisée par l'arrivée de leurs bébés, les femmes perçoivent une retraite moyenne de 1020 euros par mois contre 1636 pour les hommes. Il s'agissait ainsi de réduire une inégalité de fait.
Or, c'est au nom du principe de l'égalité entre les sexes que la Cour de cassation a rendu le 19 février dernier un arrêt stipulant qu'un père de famille pouvait désormais prétendre à bénéficier de la MDA.
Egalité toute théorique car, dans "la vraie vie",
il en va bien autrement !
Ainsi, par exemple, les mères sont 54% à quitter leur emploi après une naissance (7% chez les hommes), et 22% contre 6% à réduire leur temps de travail pour leurs enfants.
Il est à craindre que, sous couvert d'égalité, l'arrêt de la Cour de cassation se révèle finalement une injustice faite aux femmes si le gouvernement l'entérine en réformant le système des MDA. Pour l'instant, le voilà bien embarrassé... Et pourquoi ne pas réserver, tout simplement, cet avantage au parent, mère ou père, qui a mis sa carrière entre parenthèses pour s'occuper des enfants ?