S'il est un domaine où les hommes font de la résistance passive, c'est bien celui de la répartition des tâches domestiques.
En ce XXIe siècle, les femmes continuent à assumer près de 80% des corvées ménagères. Rien de bien nouveau, hélas. Sauf qu'une récente enquête d'Arnaud Régnier-Loilier pour l'Ined ("Etude des relations familiales et intergénérationnelles") démontre que ce déséquilibre s'accentue avec l'arrivée des enfants : plus ils sont nombreux, plus ils sont jeunes, plus les femmes en font le maximum (on peut y ajouter les soins aux petits, non pris en compte dans cette étude).
En tête et par ordre décroissant : le repassage, les repas, l'aspirateur, les courses, en progression constante au fur et à mesure de l'arrivée des enfants. Un exemple, le repassage : la proportion de couples où le repassage revient toujours à la femme augmente de 57% à 66% après la naissance du premier bébé.
Les ajustements professionnels, qui touchent principalement les mères, expliquent en partie ces résultats. Pas seulement, sans doute. Peut-on imaginer que d'ancestraux préjugés sur le rôle de la femme et de l'homme dans le couple resurgissent d'autant plus que la famille s'élargit ? En tout état de cause, plus les femmes se tuent à la tâche, plus elles se disent "insatisfaites", on s'en serait douté. A quand la grève des casseroles ?